Automatisation, productivité, création, vous pouvez tout faire avec le NoCode !
Remplacer les hommes par des robots sur une chaine de production, mettre en place des télépéages, utiliser des caisses automatiques … à croire que l’adage selon lequel les machines remplaceront à terme les humains se fait de plus en plus réaliste.
Mais le changement ne s’arrête pas là. Il est désormais une nouvelle vague de “robotisation” venant en aide à tous les métiers des cols blancs :
Le NoCode.
Je m’appelle Augustin Muller, ingénieur entrepreneur français.
Je m’intéresse au marché des montres d’occasion, en apparence très spécialisé, et qui a pourtant des répercussions dans de nombreux domaines : de la logistique internationale, à l’impact du marché de l’occasion sur celui du neuf, en passant par la notion économique de valeur refuge.
Fort d’une volonté de créer un startup dans ce domaine, j’ai trouvé mon salut dans le NoCode.
A travers cet article je m’intéresserai :
- à la définition du NoCode
- aux limites du NoCode
- à ses conséquences et aux adaptations auxquelles nous devons faire face
- aux outils les plus courants
Mais avant cela …
… un peu d’histoire avec Excel 💘
En 1985 Microsoft lance sa première version d’Excel. Un outil surpuissant dont les modularités se développent au delà d’une simple feuille de calcul : simulations d’algorithmes, analyses de données, suivi de projet … Excel est devenu l’outil incontournable et ce sans avoir besoin d’écrire une ligne de code.
1999 : création de SalesForce par Marc Benioff qui embrasse le premier les besoins de customisation d’un CRM. Chaque use case client est unique et nécessite une fonctionnalité dédiée … ou du moins en apparence.
Car la puissance de SalesForce réside en sa capacité à répondre au mieux à un besoin tout en mutualisant les ressources utilisées. La réponse apportée doit en effet être modulable afin d’éviter de réinventer la roue pour chaque client.
C’est ainsi que naquirent les premiers fondement de l’ère du “NoCode”.
Mais alors concrètement qu’est ce que c’est ?
Le NoCode est un ensemble de service digitaux permettant de créer sans (savoir) coder.
Chacun de ces services réalisant une tâche bien précise et permettant son interfaçage facile avec d’autres dans le but d’échanger les informations nécessaires à son fonctionnement.
Imaginons que vous souhaitez créer une marketplace et gérer vous même le site, le stock de produits, le paiement, les échanges marketing …. Dans un monde révolu il aurait fallu embaucher un designer & plusieurs développeurs, mettre des milliers d’euros sur la table et attendre de longs mois avant de pouvoir éventuellement lancer une première version de votre site.
Désormais vous pouvez tout faire en intégrant différents services et gérer :
- le site web sur Wix
- les données produits du backend sur Google Sheet
- le paiement via Stripe
- l’envoi de mails marketings avec Mailchimp
- …
Tout cela étant interconnecté via des services d’automatisation comme Zapier, n8n, IFTTT prenant en charge les échanges d’informations entre les différentes API.
Et le tout sans coder une seule ligne !
Il vous faudra certes du temps pour appréhender tous ces différents outils mais rappelez vous le nombre de fois où vous vous êtes dit que c’était le bon moment pour (re)commencer ce fameux MOOC sur l’apprentissage du Python (4 tentatives pour ma part) !
Le NoCode a cette particularité exaltante de permettre à quiconque de produire très rapidement et de ne pas être découragé par toute une suite d’apprentissages techniques et de use cases inutiles.
Et si vous restez bloqués devant le fait d’interfacer des outils entre eux et de les maîtriser l’un après l’autre, sachez que l’adoption massive du NoCode et les possibilités infinies qu’il laisse présager ont poussé les limites encore plus loin. On peut en effet désormais utiliser des outils NoCode … dans des outils NoCode.
En reprenant l’exemple précédent, il est maintenant possible de tout faire directement sur Shopify, du site web à l’envoi de mails marketing, grâce à l’utilisation de plugins qui sont autant de briques fonctionnelles.
Vers l’infini et au delà
La gamme de solutions NoCode ne cesse de croître pour répondre à des besoins grandissants. On peut désormais les catégoriser selon 3 grandes familles :
- les outils Saas comme MailChimp ou Salesforce CRM sont utilisées pour effectuer des tâches spécifiques et indépendantes, qui peuvent être réalisées sans recourir à des applications externes
- les outils pour développeurs comme Stripe ou Algolia sont utilisés pour étendre les fonctionnalités d’autres applications sans écrire de ligne de code supplémentaire
- les outils de développement visuels comme Bubble, Webflow, Zapier, Airtable, Integromat etc sont utilisés pour construire des choses qui ne pourraient être construite et entretenues qu’avec l’aide de beaucoup de code (et de développeurs)
Mais l’histoire ne va pas s’arrêter là … En effet les prévisions de croissance pour le monde du NoCode avoisinent les 52 milliards de dollars de revenus d’ici 2024. Il y a donc fort à parier qu’une multitude de nouvelles solutions vont apparaitre et que le secteur va continuer sa folle progression, boostée en partie par le rachat ou la création de services par les GAFA (Google avec AppSheet, Amazon avec Honeycode …).
Au final il existe un outil pour tout dans le NoCode, supprimant chaque barrière technique.
NoCode, you name it.
J’ai donc la conviction profonde que ce mouvement représente l’autonomisation de tout un pan de la population n’ayant pas ou peu de compétence en code informatique, et c’est aussi la réponse forte à une pénurie grandissante de développeurs.
PS : Il est tout de même intéressant de noter que l’adoption des solutions NoCode est pour l’instant drivée par les personnes ayant déjà des connaissances en informatique, ce qui laisse présager une véritable révolution lorsque les néophytes prendront part à cette vague.
Danger !
Mais tout n’est pas rose dans le NoCode. Derrière tous ces service pré-packagés se cachent plusieurs problématiques : 👑, 🔓 et 💸.
👑 la toute puissance de ceux qui les développent !
Utiliser ces outils engendre une dépendance directe à ses créateurs. Ils restent maîtres des fonctionnalités et peuvent décider du jour au lendemain de fermer un service sur lequel vous avez bâti tout votre business.
🔓 la sécurité lors des échanges de données.
Les échanges de données au sein d’une application restent contrôlés et sécurisés. Mais en connectant plusieurs applications entre elles, nous créons autant de portes d’entrée et de possibles failles de sécurité. N’oubliez donc pas de bien vérifier les paramètres et de mettre en place des authentifications.
💸 l’argent.
Vous le remarquerez vite, utiliser un service NoCode seul ne coûte pas cher (souvent un abonnement mensuel de quelques dizaines d’euros). Mais lorsqu’il s’agit de rajouter des fonctionnalités et de cumuler les abonnements la facture grimpe rapidement. A surveiller donc.
Par où commencer pour apprendre ?
Quand bien même le NoCode ne nécessite pas d’apprendre à coder, il demande d’apprendre à maîtriser différents outils et leurs interactions.
2 possibilités s’offrent donc à vous :
- pour les curieux : inscription aux newsletter dédiées au NoCode pour un jour tomber sur un outil qui vous inspirera pour la création d’un projet (https://nocodestation.com/ ou https://bettertoolbox.substack.com/)
- pour ceux qui veulent mettre les mains dans le cambouis : définir un projet simple, chercher dans les use case déjà disponibles sur Makerpad, poser ses questions sur le Slack NoCodeFrance et parcourir les forums en cas de blocage
N’hésitez pas à parler de vos use case dans les commentaires pour que l’on y trouve ensemble une solution ! 🤖🦾
Une sélection (non exhaustive) d’outils intéressants pour débuter :
1/ Création de site web
Webflow et umso : pour des sites simples, landing page
Bubble : Pour des sites plus complexes (gestion base de données, workflow …)
2/ Création d’applications mobiles
Glide : en se basant sur une simple feuille Google Sheet
3/ Gestion des données
Airtable : Excel en ligne, base de données collaborative
4/ Automatisation
Zapier : le plus connu
n8n : Version open source / fair code
5/ Création d’applications opérationnelles
Cet article n’est pas sponsorisé.
Source :
- https://icanautomate.medium.com/a-brief-history-of-no-code-59c532d90b7f#:~:text=No%2Dcode%20comes%20online,to%20create%20beautiful%20online%20stores
- https://www.maddyness.com/2020/10/04/100-outils-pour-lancer-sa-startup-sans-developpeur-ni-graphiste-et-presque-sans-argent/
- https://resources.formstack.com/reports/rise-of-the-no-code-economy/what-does-no-code-mean
- Gartner’s Forecast Analysis: Low-Code Development Technologies
- https://noises.substack.com/p/no-code-vers-une-economie-de-lhypercreativite